VITAMINES

Partage d’un stagiaire Contenant-Contenu:

« Bonjour à tous, j’espère que vous allez bien, ici c’est plein soleil, dans mon cœur aussi. Comme je vous l’avais confié, après un grand spectacle, il me faut du temps pour décanter…

Et voilà, waouuh, bonheurs… exceptionnelles rencontres de personnes vraies, sensibles, délicates…et j’en passe! Je vais devoir descendre de mon nuage demain.

2020, sera un grand cru, je pense, c’est le grand nettoyage…merci Ben, en une semaine, tu nous as permis de reprendre conscience de ce que nous étions vraiment (en arrière plan, à l’inverse de tout ce que l’on veut nous fait croire… du pain, du vin, des jeux…) de notre véritable dimension…Bien sûr, tu nous as secoué, mais quelle justesse, dans tes matinées…belle remise en question, nous en avons déjà longuement parlé, une mine d’or… juste aujourd’hui je rejoins Cath, un peu difficile de me replonger dans mes notes, tant il y a de la matière…

Les pauses la découverte de l’autre, de vraies personnes, qui ne font pas semblant, qui partagent leurs expériences, leur vécu, leur savoir… qui donnent tout simplement…encore une belle remise en question, merci d’avoir ouvert votre cœur, vos fragilités, merci pour vos larmes, elles ont touché mon intérieur au plus profond… elles sont tellement vraies, merci pour votre bienveillance. Les après midi, la terre liée à cette machine rebelle (en plus ça tourne…en rond) comprendre, sentir, dompter…, quel bonheur de tourner, j’ai vraiment adoré…malgré mes difficultés, très envie de persévérer, ça me manque déjà…Je ne peux terminer sans un immense merci à toi, Ben, pour tout ce qui précède, pour tout ce que tu nous a offert, ton hospitalité, ton savoir, ta bienveillance, tes passions…si je peux me permettre, je te suggère très modestement, de communiquer, c’est tellement important…écrit nous des livres, rassemble tes compétences dans des modes d’emploi (il y en a pour tout ce qui nous entoure et pas pour nous, c’est paradoxal, non ?)…pour nous, nos proches, nos enfants…, quel cadeau tu as un tel bagage waouuhh…

Je vous souhaite à vous tous une très belle journée

Benoist »

Chant des potiers hindous:

‘Oh  mon coeur ne ressemble pas la roue, mais sois pareil au centre de la roue qui se tient au repos. Si la roue tourne si activement, c’est parce que son centre est immobile’

Jacqueline Lerat:

‘Entre la paume des mains le bol qu’un liquide réchauffe devient le lieu de relations intimes, passage d’une chaleur à l’autre, début d’une sortie de soi, premier pas dans la journée.’

Elsa Triolet:

Quand tu apprendras à te servir de tes mains. Rappelle-toi qu’il n’y a pas mieux comme outil que la main, quand on pense bien, et qu’elle est bien dirigée de là haut, c’est elle qui met en mouvement la mécanique… Il y a des machines qui remplacent les mains et d’autres qui remplacent l’intelligence ; pour remplacer l’âme, il n’y en a pas encore. On n’a encore rien trouvé de mieux que la main c’est sûr. L’âme elle vous descend tout droit dans les mains, c’est fait pour’     

Maurice Bèjart:

‘Je suis très sensible à l’artisanat. Le mot Art est pour moi plus près de l’artisan que de l’artiste. J’ai l’impression que n’importe qui peut être artiste. C’est un petit don comme ça sans grand intérêt. Tandis qu’être artisan est difficile. Cela suppose une discipline et toute une initiation. L’artisan est un initié, il est bien au dessus de l’artiste. Un des drames actuels est qu’il y a justement de plus en plus d’artistes et de moins en moins d’artisans.’

Daniel Demonmoulin:

EN LIBERANT UNE PART DE CE POTENTIEL DE RICHESSE DU MONDE MINERAL, LE POTIER AJOUTE A LA NATURE. MAIS DANS CETTE NATURE METAMORPHOSEE PAR LE FEU, IL INSCRIT DE SURCROIT LES NOUVELLES DEMARCHES DE SES MAINS ET DE SA SENSIBILITE PROPRE ET PAR CE FAIT, IL AJOUTE A L’HOMME.

Prière de l’artisan:

Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler, A bien l’employer sans rien en perdre. Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées sans tomber dans le scrupule qui ronge. Apprends-moi à prévoir le plan sans le tourmenter, à imaginer l’oeuvre sans me désoler si elle jaillit autrement. Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur, la sérénité et la ferveur, le zèle et la paix. Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible. Aide-moi au coeur du labeur à tenir serré le fil de l’attention.Et surtout comble toi-même les vides de mon oeuvre, Seigneur ! Dans tout le labeur de mes mains laisse une grâce de toi pour parler aux autres et un défaut de moi pour me parler à  moi-même. Garde en moi l’espérance de la perfection, sans quoi je perdrais coeur. Garde-moi dans l’impuissance de la perfection, sans quoi je me perdrais d’orgueil. Purifie mon regard : quand je fais mal, il n’est pas sûr que ce soit mal, et quand je fais bien il n’est pas sûr que ce soit bien. Seigneur, ne me laisse jamais oublier que tout savoir est vain sauf là où il y a du travail, et que tout travail est vide sauf là où il y a amour, Et que tout amour est creux qui ne me lie à moi-même et aux autres et à Toi, Seigneur !

Enseigne-moi à prier avec mes mains, mes bras et toutes mes forces. Rappelle-moi que l’ouvrage de mes mains t’appartient et qu’il m’appartient de te le rendre en le donnant ; Que si je le fais par goût du profit, comme un fruit oublié je pourrirai à l’automne ; Que si je le fais pour plaire aux autres, comme la fleur de l’herbe je fanerai au soir ; Mais si je le fais pour l’amour du bien , je demeurerai dans le bien ; Et le temps de faire bien et à ta gloire, c’est tout de suite,

Amen !

« naissance et splendeur du manuscrit monastique du VII° au XII°S »

Gilberte Garrigou

Nâzim Hikmet (droite de la maison éphémère):

Si je ne brûle pas

Si tu ne brûles pas

Si nous ne brûlons pas

Comment les ténèbres mèneront-ils à la clarté?

Lecorbusier:

« Une forme destinée à l’utilité, même si elle est conçue uniquement dans ce but, a toujours sa beauté »

Georges Braque:

« Le vase donne une forme au vide et la musique au silence »

Constantin Brancusi:

« La simplicité n’est pas un but dans l’art, mais on arrive à la simplicité malgré soi en s’approchant du sens réel des choses. »

Swâmi Prâjnanpad:

«La perfection, ce n’est pas de faire quelque chose de grand et de beau, mais de faire ce que l’on fait avec grandeur et beauté.»

Le pot fêlé:

Une vieille dame chinoise possédait deux grands pots, chacun suspendu au bout d’une perche qu’elle transportait, appuyée derrière son cou. Un des pots était fêlé, alors que l’autre pot était en parfait état et rapportait toujours sa pleine ration d’eau. à la fin de la longue marche du ruisseau vers la maison, le pot fêlé lui n’était plus qu’à moitié rempli d’eau.Tout ceci se déroula quotidiennement pendant deux années complètes, alors que la vieille dame ne rapportait chez elle qu’un pot et demi d’eau.Bien sûr, le pot intact était très fier de ses accomplissements. Mais le pauvre pot fêlé lui avait honte de ses propres imperfections, et se sentait triste, car il ne pouvait faire que la moitié du travail pour lequel il avait été créé.Après deux années de ce qu’il percevait comme un échec, il s’adressa un jour à la vieille dame, alors qu’ils étaient près du ruisseau. « J’ai honte de moi-même, parce que la fêlure sur mon côté laisse l’eau s’échapper tout le long du chemin lors du retour vers la maison. »

La vieille dame sourit : « As-tu remarqué qu’il y a des fleurs sur ton côté du chemin, et qu’il n’y en a pas de l’autre côté ? J’ai toujours su à propos de ta fêlure, donc j’ai semé des graines de fleurs de ton côté du chemin, et chaque jour, lors du retour à la maison, tu les arrosais. Pendant deux ans, j’ai pu ainsi cueillir de superbes fleurs pour décorer la table. Sans toi, étant simplement tel que tu es, il n’aurait pu y avoir cette beauté pour agrémenter la nature et la maison. »

Chacun de nous, avons nos propres manques, nos propres fêlures. Mais ce sont chacune de ces craques et chacun de ces manques qui rendent nos vies ensemble si intéressantes et enrichissantes à trouver ce qu’elle a de bon en elle.

Donc, à tous mes amis fêlés, passez une superbe journée et rappelez-vous de prendre le temps de sentir les fleurs qui poussent sur votre côté du chemin !

Vivez, donnez, aimez et soyez reconnaissant !

Daniel de Montmollin – La voie de la poterie:

«Partie intégrante, lui aussi, de cet univers, vase d’argile lui même, le potier prend d’autant plus conscience de sa propre fragilité qu’il avance dans la découverte de son métier. Les difficultés techniques, les énigmes à résoudre, les risques à prendre, les épreuves de patience et les doutes vont jalonner son aventure. Il lui faut donc de singulières motivations pour s’engager dans cette voie dont les produits volent en éclats en tombant au sol!»

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